Monte "Avo" Melkonian, commandant de la guerre d'indépendance de l'Artsakh

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"Si nous perdons [l'Artsakh], nous tournons la page finale de l'histoire de notre peuple..."

 

Son parcours

Monte Melkonian fut volontaire arméno-américain et commandant durant la guerre d'indépendance de l'Artsakh (Nagorno-Karabagh), où il mourut au combat. Il est commémoré comme incarnant l'esprit indomptable grâce auquel les Arméniens parvinrent à la victoire en dépit de l'adversité et libérèrent une part de la patrie arménienne historique, l'Artsakh.

Né et ayant grandi dans la Vallée Centrale de Californie, il ne connaissait guère l'arménien et avait peu de liens avec son identité durant sa jeunesse. Après ses études universitaires, où ses sentiments sur les Arméniens s'éveillèrent, il déclina son admission en troisième cycle à l'université d'Oxford pour se rendre au Moyen-Orient.

Lors de ses séjours en Iran et au Liban, Monté Melkonian, socialiste convaincu, lutta pour la justice sociale et la défense des communautés de la diaspora arménienne. Il finit par s'installer en Arménie, alors encore sous domination soviétique, mais sur le point de devenir indépendante. Lorsqu'il eut connaissance des pogroms d'Arméniens en Azerbaïdjan et des hostilités croissantes visant les populations arméniennes en Artsakh, Melkonian partit pour le front, convaincu que si les Arméniens perdaient ce territoire, le reste de l'Arménie serait rapidement la proie des agresseurs azerbaïdjanais et turcs.

S'il est célèbre pour son talent militaire hors pair, son caractère réfléchi, son éloquence et sa pratique courante des langues étrangères l'ont rendu unique par sa capacité à exposer clairement les motifs pour lesquels l'Artsakh compte autant pour les Arméniens. Ses messages sur l'importance de l'Artsakh, qui devinrent les messages de la nation arménienne tout entière, trouvèrent ainsi un écho à travers le monde.

Il s'acquit la réputation d'être juste en toutes circonstances et inébranlable dans ses principes parmi ses troupes, le reste du commandement militaire et la population locale dans les zones où il combattait. Il ne fumait, ni ne buvait, et même ses soldats n'étaient pas autorisés à boire.

Melkonian fut tué par les troupes ennemies, suite à un combat. Il fut enterré au cimetière militaire de Yerablour à Erevan et est depuis commémoré par de nombreuses écoles et institutions portant son nom en signe d'hommage, et par plusieurs statues, notamment à Martouni, où il fut commandant.

Il est devenu le symbole d'une nation arménienne unifiée - transcendant les frontières de tout État arménien existant - et a montré qu'il existe des membres de la diaspora, sans lien apparent avec les préoccupations des Arméniens en Arménie soviétique, mais prêts à venir prendre leur part dans la défense des terres arméniennes et de leurs habitants.

 

Fait marquant

Melkonian partit au Japon durant son adolescence et y vécut, apprenant le japonais, une langue qu'il parla mieux que l'arménien, durant un temps.

 

Pour en savoir plus

My Brother's Road: An American's Fateful Journey to Armenia by Markar Melkonian

(traduction française à paraître aux éditions Thadée)

The Right to Struggle: Selected Writings of Monte Melkonian on the Armenian National Question

Fresno-Born Karabakh Commander Dies on Battlefield - Los Angeles Times

 

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