Valérie Gortzounian

French
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Ma réussite a été certainement de transmettre cet héritage à mes deux fils qui sont arméniens. J’ai aussi apporté ma pierre à l’édifice de l’Arménie indépendante en créant le café de Paris de la rue d’Abovian qui est devenu une institution à lui tout seul à Erevan. Il demeure le témoignage vivant de mes deux cultures française et arménienne.
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Mon héritage arménien constitue le moteur de ma vie. Je me sens très fière de le porter en moi. Déjà toute jeune, j’avais conscience de la richesse que pouvait m’apporter ma double culture. Je dois pour cela beaucoup à ma grand-mère d’Égypte qui avait un grand talent de conteuse. Elle avait un don pour nous transmettre notre foi chrétienne et notre histoire. Elle tenait beaucoup à ce que nous ayons le sens de la famille. Ma grand–mère attachait beaucoup d’importance à ce que nous nous marions avec un Arménien.

Ma réussite a été certainement de transmettre cet héritage à mes deux fils qui sont arméniens. J’ai aussi apporté ma pierre à l’édifice de l’Arménie indépendante en créant le café de Paris de la rue d’Abovian qui est devenu une institution à lui tout seul à Erevan. Il demeure le témoignage vivant de mes deux cultures française et arménienne.

Je ressens de la fierté d’avoir pris part au combat pour la cause arménienne en militant au sein Mouvement National Arménien, d’avoir eu pour amis des héros comme Monté Melkonian et Alec Yenicomchian. J’ai également eu la chance d’être la belle-fille du grand compositeur Arno Babadjanian.

Du côté de ma famille paternelle, nous sommes originaires de Van. Dans la mémoire de mon grand-père, qui ne s’était jamais détaché du souvenir de sa terre, Van était plus grande que Paris ! 

Du côté de ma maman, la famille vient de Marach, actuellement  Kahramanmaraş au sud-est de la Turquie. Son grand père était un prêtre très respecté connu pour son courage et ses valeurs patriotiques. Arrêté par les Turcs à cause de ses prêches « trop engagées », il a été sauvé par le gardien de la prison. Avec sa famille, il a pu se réfugier à Alep.

Ma grand-mère s’est mariée avec un Arménien qui était installé en Égypte, c’est ainsi qu’elle a fait sa vie à Alexandrie.

De leur côté, mes deux grands-parents paternels sont partis de Van en Arménie soviétique. De là, ils ont émigré à Marseille en France. Ils ont pu faire cette traversée munis de passeports iraniens achetés. 

Si je pouvais donner quelque chose en retour aux personnes qui ont aidé mes ancêtres, je proposerai tout ce que peux dans la mesure de mes moyens.

 

Subtitle: 
De Van au Café de Paris
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133
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