Une nouvelle approche globale

Noubar Afeyan, cofondateur de l’Initiative Humanitaire Aurora, a présenté le concept « Arménien mondiaux » dans le cadre des trois jours de manifestations dédiés au 110e anniversaire de l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance à New York. La présentation a eu lieu le 28 octobre au cours de la table ronde : « Devenir un Arménien mondial : la voie à suivre ». Mr Afeyan s’est également entretenu de ce sujet avec l’Armenian Mirror Spectator de Boston.  Merci de lire l’article ci-dessous.
 
Par Alin K. Gregorian
 
Vendredi 28 octobre, un nouveau mouvement a été initié dans le monde arménien avec pour objectif de proposer une nouvelle façon de se repenser et de former un réseau pour s’entraider mutuellement en diaspora ainsi qu’en Arménie. 
 
Le lancement de Global Armenians (Arméniens mondiaux) a eu lieu vendredi par le biais d’une annonce publiée sur une page entière du New York Times et du journal Hayastani Hanrapetutyn. La date choisie a coïncidé avec la cérémonie du 110e anniversaire de la fondation de l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance (UGAB) à New York.
 
Parmi les premiers signataires de cet appel ont figuré les noms de Ruben Vardanyan, du Dr Noubar Afeyan, de Vartan Gregorian, de Charles Aznavour, de Lord Ara Darzi, de l’Ambassadeur Edward Djerejian, de Dickran Tevrizian, de Samvel Karapetyan et de Salpi Ghazarian. 
 
Interviewé le lundi 31 octobre, Noubar Afeyan a indiqué que le choix porté sur ces deux journaux incarnait à la fois la communauté internationale et Erevan, principal pôle du monde arménien. 
 
« C’est la notion d’un monde qui est en jeu. Nous disons essentiellement le message suivant : il est temps de penser différemment » a-t-il martelé. « Quelle sera la prochaine étape ? Nous entrons dans une période de large discussion. Loin de nous l’idée de prescrire ce que cela signifie.
 
(Noubar Afeyan a insisté sur le fait que ces encarts publicitaires n’ont pas été payés ni soutenus par l’UGAB).
 
D’après cet appel, l’initiative Global Armenians présente « une opportunité pour les Arméniens du monde de se tourner vers un avenir prospère, de transformer une République postsoviétique en une patrie dynamique, moderne, sûre, pacifique, et progressive pour toute une nation. 
 
« Une opportunité qui signifie pour les Arméniens qu’il n’est plus question de survivre au génocide, mais de se reconstituer et de prospérer ».
 
« «Une occasion pour l'Arménie d'assurer une amélioration sociale et économique durable pour nos citoyens d'aujourd'hui, ainsi que pour nos enfants et l'avenir de notre nation dans le monde ».
 
L'idée est de travailler dans le cadre d'organisations établies ayant une portée importante et dotées de nombreuses ressources tant en Arménie qu’en diaspora, à l’instar de l’UGAB ou de la Fondation IDeA (Initiatives for Development of Armenia). Ces deux structures peuvent jouer le rôle de «plates-formes inclusives au service de l'identité, de la culture et de la prospérité».
 
Selon son site Internet, la Fondation caritative IDeA a été créée pour servir de plate-forme de soutien à la mise en œuvre de programmes pouvant aider l’Arménie de passer d’un modèle de survie à la prospérité.  Parmi ses projets menés à bien, citons la reconstruction de la cathédrale Saint-Georges à Tbilissi, le projet « Tatev Revival » - « Renouveau de Tatev » (« Wings of Tatev » - « Ailes de Tatev »), l'Initiative Humanitaire Aurora et le United World College de Dilijan. 
 
Les Arméniens du monde, a-t-il indiqué, peuvent devenir « une chambre d’enregistrement de projets à travers des ressources multiples que des Arméniens peuvent soutenir financièrement mais aussi de manière bénévole».
 
Il a souligné : «Nous voulons que cela soit inclusif, nous voulons voir se développer une synergie de groupe et accordons une grande importance aux idées de tous».
 
N. Afeyan a rappelé que cette idée provient à l’origine du projet « Arménie 2020 » conduit entre 2001 et 2008 avec le gouvernement arménien par un petit groupe qui comprenait outre sa personne celle de Ruben Vardanyan, autre signataire de l’appel.   
 
« L'idée a été lancée aux alentours de 2005 », a déclaré Afeyan. Les discussions ont débuté l'été dernier. Il a souligné que ni lui ni les autres signataires, qui sont désormais plus nombreux que les 30 membres initiaux du groupe, n’imposeront leurs vues sur ce que doit être le programme.
 
Changer d’approche signifie ne plus se définir comme un Arménien de la diaspora ou de l’Arménie mais « Arménien du monde », autrement dit élargir notre propre définition de nous-même. Si je me définis comme un « Arménien de Boston cela est trop réducteur. Quand nous voyons un problème en Syrie, ou en Arménie, les enfants en Arménie sans avenir brillant ... il est de ma responsabilité de les aider.
 
Selon lui l'argent, n'est pas le seul objectif. « C'est un état d'esprit. Il y a un engagement sur le long terme pour mettre son talent, son temps, son expertise, son engagement à faire progresser la nation arménienne mondiale ». 
 
N. Afeyan dit espérer que plus de femmes et de jeunes gens feront partie de ce processus.
 
Le lancement vise à «être une initiative pour amener les gens à penser à se doter de capacités supérieures », de réaliser que nous formons tous «une seule et même entité».
 
En effet, cela signifie que les Arméniens formeront un réseau censé mener des actions collectives qui auront bien plus d’effet. 
 
« Nous parlons de coopération mais nous concevons rarement une action collective", a ajouté Afeyan sans ambiguïtés. 
 
Dans le communiqué de presse publié par le groupe, R. Vardanyan a dit : « pour réussir, l’Arménie a besoin de l’aide de sa diaspora de par le monde. Bien que certaines initiatives aient pu être menées par divers groupes qui ont fait preuve d’un succès sans précédent, mettre en œuvre des programmes qui ont un impact sur le peuple arménien et la diaspora arménienne, requière beaucoup de travail à faire encore».  a-t-il indiqué. « Nous demandons à tous les Arméniens de se joindre à nous pour faire progresser la culture et les infrastructures de notre pays et de propulser l’Arménie dans un avenir à la fois prospère et durable ».
 
Aujourd’hui, l’Arménie et la communauté arménienne de Syrie font surtout face à des problèmes croissants. 
 
«Nous voulons que les discussions puissent se dérouler dans les prochaines semaines et les prochains mois. Il s'agit d'un projet à long terme », a déclaré N. Afeyan qui ajoute. "L’Arménie fait face à un défi sérieux."   
 
Il a exprimé l’espoir que le nouveau gouvernement arménien sous l’impulsion du Premier ministre Karen Karapetian, se distinguera positivement au niveau national.
 
« L’Arménie emprunte un chemin pavé d’embûches. Il existe un certain nombre de défis particuliers. Les dirigeants arméniens n’ont pas de plan stratégique propre » a dit Afeyan. Et d’ajouter : « Ils doivent stabiliser la situation et juguler la crise, et parallèlement, ils ont besoin de sortir d’une logique de crise pour se projeter dans l’avenir.
 
Cette notion de sentiment collectif est assez étrangère aux Arméniens, car beaucoup avancent individuellement sans forcément adhérer à un groupe. Aux yeux de N. Afeyan, « la raison pour laquelle nous sommes ainsi est le fruit de siècles de survie. Chacun se débrouillait tout seul. Tout le monde était prêt à relever les défis existentiels auxquels il faisait face ».
 
 « La survie ou la préservation du siècle dernier sont un concept différent que celui de progrès », a-t-il précisé. À présent, il doit y avoir une perspective différente étant donné que les communautés se trouvent dans des endroits différents à l'échelle du globe.
 
La question de la corruption se pose naturellement chaque fois que l'on investit en Arménie. Selon lui une meilleure façon d’éviter cet écueil, serait d’avoir recours à des entités qui déploient actuellement entre 50 et 100 millions de dollars par an et que ne sont pas soumises à ces aléas.   
 
Parmi elles, citons le cas de TUMO, de la fondation IDeA, de l'Eglise arménienne, l'UGAB, le Fonds Children of Armenia, l’Armenia Tree Project…
 
Revenant sur l’idée Armenia 2020, N. Afeyan a dit que les Arméniens devraient penser globalement aux priorités de ce qui doit être fait. «Dans quels secteurs devrions-nous investir? Nous devrions identifier les projets. " N. Afeyan a déclaré que les modèles écossais (GlobalScot), singapouriens ainsi que les modèles juifs ont servi d'exemples pour les Arméniens dans le monde.
 
Un exemple que l'Arménie a déjà copié avec succès auprès d'autres pays est celui de la Fondation Luys, qui permet d'envoyer des étudiants brillants d'Arménie pour étudier à l'étranger dans les meilleures universités du monde et ensuite de retourner au service de la patrie.
 
Diverses pistes sont à l’étude pour organiser des réunions publiques, un site Web devant être dévoilé à l’issue du processus.
 
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pour un problème arménien